un vent froid....

Elle avait chevauché une grande partie de la nuit à travers monts et forêts, dépassant des rivières, sentant le froid lui dévorer son visage constamment blême. Sa longue cape bleu nuit habillant à la fois sa personne mais également le cheval permettait de sentir un peu moins le froid piquant et vif de ce jour de février. Il lui avait mandé de venir le visiter, elle venait.
Ses yeux bleu azur étaient piqués de rouge, et ses cheveux ébène qui n'en faisaient qu'à leur tête, laissaient deviner qu'elle venait de loin, de là où elle ne dirait pas.
Le Cheval de feue sa mère, fourbu par la course, apprécia d'être enfin arrivé à destination.

Célénia leva les yeux au ciel et murmura comme court le vent:

"C'est donc ici ta demeure..."

Elle regarda les tours, puis pensive, le ciel. Elle descendit de cheval, alla sonner et attendit qu'on lui ouvrit.

Célénia attendait devant la porte, scrutant les alentours, la nature endormie... Le temps passait doucement.
Depuis la butte sur laquelle était posée la demeure, on avait une vue magnifique. L'attente étant toujours un peu longue devant ce genre d'endroit, elle se prit à rêver, imaginant comment cela devait être en été... la Nature qui s'éveille, les enfants qui jouent dans les arbres, les amoureux qui s'endorment dans l'herbe, sous un arbre, à l'heure de la sieste, les familles qui se retrouvent pour fêter ce renouveau.... une famille... Célénia se perdit dans les méandres de ses souvenirs... Elle revoyait la Bourgogne de son enfance, les parties de pêche avec son père, les déjeuners sur l'herbe dont sa mère avait le secret, les vignes à perte de vue sur des coteaux en pente, délicatement halés par le soleil.

Elle en était à ces rêveries lorsque la porte s'ouvrit dans son dos. Elle eut un vieux réflexe de poser sa main sur son épée puis se détendit très rapidement, se retournant en souriant, prête à s'adresser à un quidam de la maison quand elle le vit, Lui.

Elle lui sourit et accepta de bon gré son invitation à entrer...

"Bonjour cher Renlie,

Tant que ce n'est que la Mort que j'attrape, cela n'est rien, il me déplairait davantage de souffrir de quelques maux qui me feraient regretter que la Faucheuse n'ait pas eu pitié de moi."

Puis tout en avançant, ajouta:


"C'est par disparition de votre personnel que j'ai le plaisir de vous trouver à l'accueil ou est-ce que vous m'avez entendu venir de loin, répondant à...."


Elle ne finit pas sa phrase, les murs avaient des oreilles... elle préférait se taire.

Le personnel? l'audition de ce mot tira à Renlie un début de fou rire, alors qu'il entendait Barnabé ronfler comme un sonneur jusque là.

C'est plus ce que c'était Célénia... Enfin bref, entrons vite, j'ai à vous entretenir!

Sur ces mots, il l'invita à le précéder, et l'emmena dans les couloirs du château.