De mes tristesses me reste, un grand manteau qui laisse passer le froid
De ces lambeaux de jeunesse, un vieux chapeau qui ne me protège pas
Je sais mieux choisir un chemin, me méfier d'une main
Tu vois, je ne sais rien
Le temps qui passe ne nous guérit pas
Toi, tu le sais bien*
***
Parce qu’il a des jours comme ça. Où toute la joie que vous ressentez lors d’une bonne nouvelle, vous rappelle un peu plus la déchéance dans laquelle vous êtes et vous enfonce davantage la tête sous l’eau. Parce qu’il y a des jours comme ça, la Brune s’était demandée plus d’une fois si elle allait faire le trajet jusqu’à ce fameux Domaine où un mariage aurait lieu. L’hésitation n’avait pourtant à chaque fois durée qu’une fraction de seconde. Et puis le regard d’un Loup glissa sur elle, la ramenant à la réalité du moment. En sa compagnie, les ébènes trahissaient depuis longtemps la détresse dans laquelle elle se trouvait. Pourtant le sourire que Lucie adressa à Tom était des plus sincères et apaisés. Parce que l’ironie de la vie faisait qu’avec lui, elle cumulait les sentiments qui allaient d’un extrême à un autre.
Elle le fait souffrir. Elle en a pleinement conscience. Tellement, qu’elle en crevait un peu plus chaque jour. Alors ce soir-là, la Brune décida de lui demander de l’accompagner. A quoi bon continuer de sauver les apparences de ce qui n’existait plus ? Et puis elle avait besoin de lui plus que jamais. Toute seule, elle n’y arrivera pas. Bien que le marié soit un vieil ami, pour qui elle a envie d’être simplement là ce jour, et qu’il fut son confident durant sa chute. Mais le marié est aussi un ex Berrichon. Alors forcément, certains visages lui rappelant ce qu’elle a mis tant de temps à enfouir seront surement là.
Plusieurs jours qu’ils chevauchaient, la plupart du temps en silence. Cette fois-ci ce n’était pas un destrier pour deux comme bien souvent, pressés qu’ils étaient par le temps. Ses pupilles fixaient régulièrement son Loup et souvent un soupir imperceptible filait d’entre ses lèvres. La Brune devinait sans mal vers où ses pensées allaient.
Juste le temps de la cérémonie et on part là-bas.
Voilà c’était dit. Sans fioritures. Sans même lui laisser le temps de placer un « oui mais ». Et une vieille auberge non loin du Domaine d’Evrecy, sera pour commencer leur point de chute. Se débarbouiller et se rendre présentable, pour l’occasion. Une dernière vérification, juste le temps de le regarder tendrement, et ils reprirent leur route.
Devant les herses, la Brune resta silencieuse. Seule son expression a changé pour devenir de circonstance avec l’évènement pour lequel ils ont fait le déplacement. Une main glissée doucement dans celle de Tom, en attendant que leur présence soit perçue.
[*Goldman]
De ces lambeaux de jeunesse, un vieux chapeau qui ne me protège pas
Je sais mieux choisir un chemin, me méfier d'une main
Tu vois, je ne sais rien
Le temps qui passe ne nous guérit pas
Toi, tu le sais bien*
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Parce qu’il a des jours comme ça. Où toute la joie que vous ressentez lors d’une bonne nouvelle, vous rappelle un peu plus la déchéance dans laquelle vous êtes et vous enfonce davantage la tête sous l’eau. Parce qu’il y a des jours comme ça, la Brune s’était demandée plus d’une fois si elle allait faire le trajet jusqu’à ce fameux Domaine où un mariage aurait lieu. L’hésitation n’avait pourtant à chaque fois durée qu’une fraction de seconde. Et puis le regard d’un Loup glissa sur elle, la ramenant à la réalité du moment. En sa compagnie, les ébènes trahissaient depuis longtemps la détresse dans laquelle elle se trouvait. Pourtant le sourire que Lucie adressa à Tom était des plus sincères et apaisés. Parce que l’ironie de la vie faisait qu’avec lui, elle cumulait les sentiments qui allaient d’un extrême à un autre.
Elle le fait souffrir. Elle en a pleinement conscience. Tellement, qu’elle en crevait un peu plus chaque jour. Alors ce soir-là, la Brune décida de lui demander de l’accompagner. A quoi bon continuer de sauver les apparences de ce qui n’existait plus ? Et puis elle avait besoin de lui plus que jamais. Toute seule, elle n’y arrivera pas. Bien que le marié soit un vieil ami, pour qui elle a envie d’être simplement là ce jour, et qu’il fut son confident durant sa chute. Mais le marié est aussi un ex Berrichon. Alors forcément, certains visages lui rappelant ce qu’elle a mis tant de temps à enfouir seront surement là.
Plusieurs jours qu’ils chevauchaient, la plupart du temps en silence. Cette fois-ci ce n’était pas un destrier pour deux comme bien souvent, pressés qu’ils étaient par le temps. Ses pupilles fixaient régulièrement son Loup et souvent un soupir imperceptible filait d’entre ses lèvres. La Brune devinait sans mal vers où ses pensées allaient.
Juste le temps de la cérémonie et on part là-bas.
Voilà c’était dit. Sans fioritures. Sans même lui laisser le temps de placer un « oui mais ». Et une vieille auberge non loin du Domaine d’Evrecy, sera pour commencer leur point de chute. Se débarbouiller et se rendre présentable, pour l’occasion. Une dernière vérification, juste le temps de le regarder tendrement, et ils reprirent leur route.
Devant les herses, la Brune resta silencieuse. Seule son expression a changé pour devenir de circonstance avec l’évènement pour lequel ils ont fait le déplacement. Une main glissée doucement dans celle de Tom, en attendant que leur présence soit perçue.
[*Goldman]